Le sujet du WWOOOFing dans le monde est un sujet que j’ai déjà abordé, mais les lecteurs me posent souvent des questions à ce sujet. Afin d’en savoir plus sur cette façon unique de voir le monde, je vous fais part de mes expériences de WWOOFer.
Pour vous donner le contexte : une tempête se préparait dans le nord de l’Italie, des nuages moroses dévalaient la vallée. À l’intérieur d’une ferme, mon ami et moi rangions des étagères de livres anciens et d’objets hétéroclites. Nous ne nous attendions pas à faire du ménage lors de notre séjour Woofing en Italie, mais nous ne nous attendions pas non plus à trouver un costume de poulet en papier mâché dans notre chambre. Hé oui !
WOOFing Italie rime avec adaptabilité
Notre hôte, Silvia, était une femme coriace de la quarantaine qui dirigeait une petite exploitation avec potager, verger de fruits, chèvres et poulets. Son français était rudimentaire, mais elle aimait particulièrement utiliser le terme « femme forté » chaque fois que l’on parlait de mères, de femmes indépendantes et de femmes modernes en général.
Tandis que nous rangions donc, la foudre illuminait la vallée. Silvia était dans la cuisine en train de préparer le repas : de la viande de chèvre, des pommes de terre et de la salade, que des produits biologiques de la ferme. Heureusement, nous n’avions pas participé au sacrifice de la chèvre aux dieux de la gastronomie, mais nous avions récolté les pommes de terre et la salade ce matin-là, ce qui les rendait particulièrement savoureuses j’ai trouvé.
Les maçons qui rénovaient la grange d’à côté se sont joints à nous pour le dîner en compagnie du troisième bénévole de la ferme. La conversation italienne a coulé à flot, accompagnée de bonnes rigolades. Mon ami et moi comprenions peu de choses (notre vocabulaire italien ne s’étendait qu’aux fruits rouges, à l’équipement de jardin et aux mots de la vie de tous les jours), mais les gestes des mains et les expressions faciales suffisaient largement. L’autre volontaire pour faire du woofing italie, c’était une Américaine qui faisait du WWOOOF principalement pour améliorer son italien, elle absorbait la langue de manière organique !
Du vin rouge et du pain rustique accompagnaient le repas, tous deux préparés dans des fermes voisines et échangés contre le fromage de chèvre fait maison de Silvia. Là-bas, les trocs de produits étaient monnaie courante. Pendant notre séjour, nous avons été initiés à ce principe et à bien d’autres principes de développement durable. Je ne sous-estimerais plus jamais la valeur d’une bonne meule de fromage.
À la fin de la nuit, Silvia nous a informés des tâches du lendemain : désherber les plateaux d’asperges, cueillir des fruits et faire du foin l’après-midi, si le soleil brille.
Notre inexpérience dans tout ce qui concerne la ferme n’a pas été un problème. Il y avait eu quelques quiproquos, comme lorsque j’ai jeté les restes à la poubelle au lieu de les ajouter au compost et qu’on me l’a reproché, mais dans l’ensemble, nous avons constaté que si vous êtes prêt à apprendre et que vous n’avez pas peur de vous salir les mains, des insectes ou des réveils matinaux, vous allez très bien vous en tirer.
J’ai fait du Woofing en Italie mais je ne me suis pas arrêtée là
WWOOOFing signifie World Wide Opportunities on Organic Farms. WWOOOFing est un service qui met en relation des personnes à la recherche d’un emploi dans les fermes avec des agriculteurs disposent d’une offre de travail. Il s’agit davantage d’une affiliation entre groupes que d’une véritable grande organisation internationale.
Pour devenir WOOFeur, vous devez vous inscrire à l’organisation du pays de votre choix. Il n’y a pas d’adhésion internationale au WWOOOF, vous devrez donc prendre une adhésion auprès de chaque organisation nationale de WOOFing (le WWOOOF est composé de près de cent pays organisateurs). L’adhésion annuelle coûte généralement autour de 26 euros par pays. Vous n’avez pas besoin d’une expérience préalable en agriculture pour le faire, juste le désir de travailler et de vivre une expérience de woofing.
Comme vous pouvez l’imaginer, le WOOFing ouvre des possibilités infinies lors d’un voyage prolongé. Si vous commencez par du woofing en Italie vous pourriez très bien terminer 6 mois plus tard en train de travailler dans une ferme en Turquie ! Et si vous faites le tour du monde en faisant une sélection de 100 pays qui participent au WWOOOF, cela devrait être vraiment fun et vous pouvez économiser des dizaines de milliers d’euros d’hébergement. Vous pouvez aussi apprendre des compétences, apprendre des langues et vous faire de nouveaux amis.
Au cours de mes différents séjours, je n’ai rien dépensé en nourriture et en hébergement, en Italie par exemple j’étais dans une région de l’Italie où il en coûte au moins 20 euros par nuit pour une auberge et 15 euros par jour pour la nourriture. Au cours de notre séjour d’un mois, cela a représenté une économie totale d’au moins mille euros.
Mes conseils pour votre WOOFing Italie ou ailleurs
Nous avions rejoint WWOOOF Italie pour la somme modique de 25 euros à partir d’un pc. Mais le process fonctionne de la même façon quel que soit le pays que vous voulez :
- Visitez le site du WWOOOF
- Cliquez sur le pays de destination de votre choix
- Remplissez leur demande d’adhésion et payez la cotisation
- Choisissez votre ferme et profitez-en !
Vous devez avoir 18 ans ou plus pour rejoindre la plupart des destinations WWOOOF, mais les règles diffèrent selon les pays. Le Portugal et l’Irlande prennent des WWOOFeurs dès 17 ans, mais vous pouvez avoir besoin d’une lettre de consentement de vos parents ou de votre tuteur légal. WOOF Suisse laisse la décision à l’agriculteur, alors que vous devez avoir 20 ans pour WWOOOF en Turquie. Lorsque vous aurez déterminé dans quel pays vous aimeriez faire du WWOOF, demandez quand même pour vous assurer que vous avez l’âge qu’il faut.
Une fois que vous aurez rempli le formulaire d’adhésion en ligne et payé les frais d’adhésion, vous recevrez une liste des fermes italiennes participantes dans notre cas et vous pourrez décider lesquelles contacter.
Chaque description de ferme vous renseignera sur l’hôte, sa ferme et ses attentes. Lisez-le attentivement et demandez des détails sur l’hébergement, des exemples de travail, la routine hebdomadaire et les arrangements alimentaires avant de vous engager. C’est un peu comme Airbnb haha vous pouvez aussi leur demander s’ils ont un règlement intérieur spécifique et s’ils parlent couramment l’anglais. Si ce n’est pas le cas, ne vous découragez pas. Cela pourrait être une excellente occasion d’apprendre une nouvelle langue !
Comment choisir une ferme
« Ferme » est un terme assez vague. Les éco-communautés, les fermes commerciales, les vignobles et les jardins potagers se trouvent tous sur la liste du WWOOF Italie par exemple, et c’est également vrai pour la plupart des autres pays hôtes.
Peu après avoir rejoint le WWOOOF Italie, nous avons reçu une liste de plus d’une centaine de fermes. Décidés à passer un mois en Italie dans le cadre de nos vacances, nous avons contacté quelques fermes qui semblaient attrayantes, une dans la région nord du Piémont et une en Toscane région qui me fait rêver.
Je vérifie toujours les itinéraires et les prix des billets lorsque je choisis une ferme pour m’assurer que le transport n’est pas trop coûteux. Les bénévoles doivent payer leurs propres frais de transport, donc si vous voyagez avec un budget limité, le prix des billets peut avoir un impact énorme sur le périmètre des fermes auxquelles vous vous adressez.
Dans le cas de la ferme de Silvia, nous avons constaté que nous pouvions prendre un vol pour Milan avec une compagnie aérienne Easyjet et ensuite prendre le train pour Asti. Silvia nous y a rejoint dans sa vieille Fiat. Au total, le trajet coûte moins de 150 euros en A/R.
Que se passe-t-il si quelque chose tourne mal ?
J’ai rencontré différents hôtes de WOOFing au cours de mes voyages et honnêtement on trouve toujours une solution. Dans la ferme de Woofing en Italie, on nous a demandé de déplacer un énorme tas de bois de chauffage rempli de scorpions et nous avons tout simplement refusé et c’est passé sans problème, puis nous avons trouvé plus tard que nous passions trop de temps à désherber les massifs de fleurs. Dans ce cas, vous pouvez parler ouvertement à votre hôte et essayer de trouver une solution.
Si vous n’aimez vraiment pas un endroit et que vous voulez partir, vous avez tous les droits de le faire, mais on s’attend à ce que les bénévoles respectent leurs hôtes et leur donnent un préavis suffisant à moins qu’il s’agisse d’une urgence. Pour mémoire, nous avons quitté une ferme de Woofing Espagne sur un autre voyage une semaine plus tôt parce que la situation ne s’était pas améliorée et cela n’a pas bien été grave. Enfin il faut savoir que sur plus de 20 fermes que j’ai visitées dans le monde, cela ne s’est jamais reproduit.
S’il y a un problème :
- Prévenez votre hôte
- Donnez-leur le temps de tout arranger
- Si aucune solution n’a été trouvée, dites-leur que vous partez
- Donnez-leur une semaine de préavis pour être respectueux envers eux et vos collègues WWOOFeurs.
- N’oubliez pas que vous faites du bénévolat et que vous devez donc accorder la priorité à votre sécurité et à votre confort.
Dans une ferme de Woofing en Équateur, il y avait une quantité incroyable d’activités amusantes auxquelles nous pouvions participer. Faire du chocolat, du café, des pâtes et du yogourt etc. Et cela a été une expérience d’apprentissage fantastique, tout comme faire un banc d’épi avec plusieurs autres bénévoles (l’épi est un matériau de construction naturel, et on utilise ses pieds pour tresser !). Comme la ferme était aussi une éco-communauté et une réserve naturelle, les tâches changeaient chaque jour et étaient extrêmement variées, allant de l’étude des arbres indigènes à l’installation d’une éolienne.
Dans l’ensemble, le WOOFing est une façon bon marché de voyager, une excellente façon d’apprendre et une façon infaillible de vivre une foule d’aventures !!!